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Cartier au Grand Palais, éclats de surface

Cartier au Grand Palais, éclats de surface

03 December 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le Grand Palais propose dès demain une exposition monographique dédiée à la Maison Cartier. 1000 pièces, toutes sources confondues, viennent se déployer dans une scénographie trop sombre pour séduire pleinement. 


[rating=3]

Le parti pris est historique et thématique dans le même geste. Il s’agit d’associer un nom mythique à un récit faussement chronologique.

Le pari est d’éblouir et cela tient de l’évidence. Les diamants sont ici présentés sur des diadèmes qui tournent dans un manège de verre. Celui de Marie Bonaparte (1907) fait de feuilles d’olivier qui se rejoignent au centre avec un diamant poire de 9,61 carats est saisissant de beauté.

Une fois sorti de la première salle, volontairement basse et peu éclairée, on est saisi par le sensationnel d’une installation vidéo venant occuper les murs et le plafond du salon d’honneur. Cette sensation est vite calmée par une scénographie trop calme. Les vitrines se succèdent, mettant en avant la somptuosité des détails et leurs richesses. On sera surpris par l’étonnante modernité et la curiosité dont la maison s’est couronnée reine en abordant des thèmes exotiques et naturalistes. Que l’on soit séduit ou pas, l’amoncellement de broches animalières tient de la performance. Pour n’en citer que deux, on pourra être surpris par le faste de la broche-pince oiseau mêlant or, émeraudes, platine, diamants, saphirs et rubis en 1944, ou en 1941, de celui de la broche-pince Martin-pêcheur.

C’est seulement à la marge que les documents d’archives viennent nous renseigner sur les modes de fabrication de cette célèbre maison née en 1847 de la main de Louis-François Cartier, au 29 de la rue Montorgueil. On repère des dessins de recherche, des plans de boutique et des moules de bijoux faits après fabrication. Mais ceux-là sont noyés dans la masse des pierres précieuses somptueuses.

Bien sûr, la principale information qui se dégage de cette exposition est la force avec laquelle Cartier a pris le mouvement Art Déco en étant présent au cœur de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et modernes de Paris. On se régale des photos qui présentent le stand Cartier et des bracelets aux lignes géométriques.

People oblige, on croisera les grandes richesses du monde, telles Marjorie Merriweather Post, unique héritière de l’empire céréalier fondé par son père, ou Elisabeth Taylor et son célèbre Burton-Taylor, petit diamant sobre acheté un million de dollars à Cartier et pesant 69,42 carats.

Au final, l’exposition laisse un goût amer, car voir ces somptueux étuis à cigarettes ou à rouge à lèvres font jaillir un espoir d’en savoir plus, d’entrer dans les ateliers de fabrications. Cartier reste malheureusement en surface mais séduit néanmoins par l’unicité des pièces présentées et rassemblées à l’occasion de cet événement au Grand Palais.

Soyons honnêtes, cette exposition déçoit, car on en ressort sans être grandis. Cartier est une maison patrimoniale française aux orfèvres de génie venant devancer la mode pour l’inscrire dans les parures en l’étendant aux objets du quotidien, comme les stylos.  Mais cela, pas besoin d’une exposition de cette ampleur pour le savoir.

Informations pratiques :

4 Décembre 2013-6 Février 2014.

Tous les jours de 10h à 20h, sauf le mardi.
Nocturnes jusqu’à 22h du mercredi au samedi jusqu’au 6 janvier, puis le mercredi seulement.
Vacances de Noël du 21 décembre au 4 janvier : tous les jours de 9h à 22h, sauf le mardi.
Fermeture le 25 décembre.

Plein : 11€
Réduit : 8€ (16-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse)
Tribu : 30€ (groupe de 4 payants composé d’au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans)

GRATUIT
Moins de 16 ans et bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.

BILLETS COUPLÉS BRAQUE/CARTIER OU BRAQUE/VALLOTTON
Plein : 20€
Réduit 16€ (16-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse)

Visuel : © Diadème, Cartier, Paris, 1914, photo V. Wulvercyck, collection Cartier.

Infos pratiques

Manufacture des Abbesses
Théâtre de l’Atalante
Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

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