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Carolyn Carlson : une superbe exposition de ses dessins à la Galerie du Jour Nomade, chez Agnes b

Carolyn Carlson : une superbe exposition de ses dessins à la Galerie du Jour Nomade, chez Agnes b

07 June 2018 | PAR Raphaël de Gubernatis

« I draw what I cannot dance » : « Je dessine ce que je ne peux danser », écrit Carolyn Carlson dans un poème rédigé en anglais et traduit en français par Jean-Pierre Siméon.

Mais elle dessine aussi magnifiquement ce qu’elle est en tant que danseuse ou en tant que chorégraphe. Et dans une seule ligne puissante tracée à l’encre de Chine, à la gouache, à l’aquarelle parfois, vous retrouvez la magie de la Carlson de « Density 21,5 », de « Blue Lady » ou de « Dialogue avec Rothko ». Dans un trait épuré qui résume à lui seul la silhouette, la dynamique, l’envol de l’une des plus somptueuses et des plus fascinantes danseuses de notre temps. Ailleurs, c’est la chorégraphe et metteur-en-scène qui transparaît dans des dessins où l’on devine un tableau de « Pneuma » ou de « Signes », deux de ses chorégraphies les plus emblématiques.

Choisis et présentés dans cette exposition si éloquente par Hélène de Talhouët, les dessins de Carolyn Carlson ne se réduisent pas à elle-même, bien loin de là. Si la danse est très présente dans la dynamique, le mouvement de son dessin, et si l’abstraction domine, dans une série de douze essais infiniment poétiques où elle évoque des joncs ou des herbes folles sur fond de ciel de tempête, elle créé des paysages oniriques, des espaces larges, infinis et généreux, comme dans ses chorégraphies. Chacun d’entre eux constituerait une superbe toile de fond pour le théâtre, dans une atmosphère de désolation où l’on croit voir la mare près de laquelle Wozzeck va égorger Marie ou le lac du « Tour d’écrou » d’Henry James .

Avec cette exposition titrée « Brush mind no merit », puisque en un demi-siècle de présence en France Carolyn Carlson n’est toujours pas capable de s’exprimer correctement en français, on est ici à des années-lumière de ces dessins ou peintures d’actrices ou de danseuses qui sur le tard font de jolies choses qui ne raviront que leurs amis. Tout d’abord parce que Carolyn Calson a dessiné de tout temps, dès l’époque où elle dansait pour Alvin Nikolaïs qui demeure son maître et dont on devine ici ou là l’influence lointaine. Mais surtout parce que son travail est celui d’une artiste à part entière et d’une vigueur, d’une beauté exceptionnelles.

Raphaël de Gubernatis

« Brush mind no merit »
Exposition de dessins à l’encre, à l’huile, à la gouache ou à l’aquarelle de Carolyn Carlson.
Du 7 au 14 juin 2018. Chez Agnès b. Galerie du Jour nomade. 17, rue Dieu, Paris Xeme. (République) Entrée libre.
Le 13 juin à 19h30, Carolyn Carlson dansera dans la galerie en compagnie de Juha Marsalo. Entrée libre dans la limite des places disponibles

Visuels :© Carolyn Carlson

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3-L’hommage

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Raphaël de Gubernatis

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