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Besançon : un week-end au FRAC Franche-Comté

Besançon : un week-end au FRAC Franche-Comté

18 April 2016 | PAR Maïlys Celeux-Lanval

Quand les beaux jours arrivent, les fins de semaines se veulent plus inventives : la France n’est pas en reste de belles villes et de petits villages charmants à arpenter le temps d’un week-end. Parmi les destinations que nous pourrions vous recommander figure la belle et verte ville de Besançon, située à deux heures de Paris, en plein cœur de la Bourgogne-Franche-Comté. Entourée par la rivière du Doubs qui enserre son centre-ville comme un serpent, Besançon déploie une architecture ancienne (restes de son statut de cité de garnison et de capitale religieuse) et contemporaine (le Fond Régional d’Art Contemporain en première ligne, conçu par l’architecte japonais Kengo Kuma) qui la rend extrêmement agréable à visiter. Nous vous proposons donc de jeter un œil à la programmation printanière du FRAC Franche-Comté, un ensemble de jolies expos d’art contemporain qui seront le prétexte parfait d’un séjour à Besançon.

Frac Franche-ComtéJusqu’au 8 mai 2016, le FRAC présente quatre expositions entre ses murs : vous pouvez donc y passer la journée, le bâtiment étant très plaisant et disposant d’un restaurant sympathique. Au rez-de-chaussée, commencez par le petit voyage proposé par l’artiste Susan Hiller, qui a parcouru le monde à la recherche des langues éteintes ou en voie d’extinction. Elle a enregistré des gens prononçant quelques mots et a porté sur le papier les courbes sismographiques de ces sons sur le point de disparaître à tout jamais. Le spectateur est invité à voir aussi bien qu’à entendre ces langues rares et lointaines, à prendre ainsi conscience de la diversité du monde et à honorer d’une dernière écoute ce mémorial des langues rares. C’est aussi joli qu’exotique et sensible : on aimerait retenir quelques uns de ces mots, de ces vibrations, pour à notre tour participer à la mémoire des langues disparues.

Frac Franche-ComtéToujours au rez-de-chaussée commence l’exposition des dernières acquisitions du FRAC, qui montre ainsi le dynamisme et la cohérence de sa collection. C’est l’artiste français Ange Leccia qui ouvre le bal, avec une vidéo inondée de rouge qui mêle les images filmées d’une femme et d’un concert. Au son d’un long chant aigu presque assourdissant, l’image hypnotise et capture le spectateur, qui se laisse fasciner par les lents mouvements de la jeune femme, dont il est impossible de ne pas tomber éperdument amoureux. Puis, à l’étage, l’exposition des acquisitions se fait plus amusante : toutes les œuvres présentent une dimension temporelle, avec la figuration d’une date, d’une usure, d’une décoloration… L’artiste Marie Velardi a par exemple conçu une longue frise temporelle futuriste allant de 2001 à 2094 et qui est ponctuée de citations littéraires de science-fiction, qui imaginent le futur tantôt comme un paradis démocratique, tantôt comme un vaste chaos : passionnant !

Frac Franche-ComtéUne salle plus loin et vous voilà dans Légende, un beau projet mené par le commissaire Laurent Buffet qui explore le récit dans l’art contemporain. Aidé par un petit bouquin distribué à l’entrée de l’exposition, le spectateur va de récit en récit : un texte écrit sur le mur, une vidéo montrant une longue explication autour d’une petite branche, un journal… Rappelant la célèbre expression latine qui établit un lien entre la poésie et la peinture, « Ut pictura poesis », Laurent Buffet réunit des artistes dont les œuvres racontent des histoires. Une des plus notables est l’installation Rétrospective de l’artiste français Hubert Renard, qui a conçu une salle entière remplie de cartels, ces petits panneaux explicatifs que l’on trouve toujours à côté des œuvres, mais sans aucune œuvre. C’est très drôle et très malin, on sourit de la moquerie à l’égard du monde de l’art.

Frac Franche-ComtéEnfin, pour finir ce joli parcours proposé par le FRAC, plongez-vous dans l’œuvre satyrique et photographique de la jeune Morgane Vié. Dans Contempler la noix de coco, elle reprend l’idée des photos de famille : dans ces célébrations visuelles des grands événements de la vie, la mise en scène est de mise. L’artiste mène une enquête mi-amusée mi-sociologique en mélangeant des images dénichées dans des brocantes, données par d’autres ou trouvées sur internet, laissant au spectateur le goût d’une étrange conformité des familles… Que cela ne vous empêche pas cela dit de traîner votre enfant, votre oncle et votre demi-sœur dans cette visite du FRAC, qui a le don de rendre l’art contemporain particulièrement sympathique.

Informations pratiques :
FRAC Franche-Comté

Expos jusqu’au 8 mai 2016
Ouvert du mercredi au dimanche

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Maïlys Celeux-Lanval

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