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Dans les archives de Patrice Chéreau à l’hôtel de Soubise

Dans les archives de Patrice Chéreau à l’hôtel de Soubise

22 October 2018 | PAR Amelie Blaustein Niddam

L’immense metteur en scène est mort il y cinq ans, presque jour à jour, et sous le commissariat de Marie-Françoise Lévy et Myriam Tsikounas on le redécouvre, plus intime que jamais, exposé aux Archives Nationales

Marie-Françoise Lévy est historienne et Myriam Tsikounas est professeure d’histoire culturelle, toutes deux rattachées à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elles sont des amoureuses de Patrice Chéreau et dès l’entrée, pensée comme un couloir de coulisses de théâtre, cela se voit. En face à face le long des deux allées qui amènent jusqu’aux salles d’expositions, on le voit, cigarette vissée au doigt dans ses décors ou le bras tendu vers une direction d’acteurs et d’actrices, de comédiens et de comédiennes.

Patrice Chéreau à l’œuvre est le titre bien trouvé de cette exposition pointue mais grand public qui se tient donc aux Archives nationales du 24 octobre au 2 décembre. Une exposition d’histoire culturelle pure, où la chronologie prend des allures thématiques dans le grand espace rempli en son cœur par les costumes, notamment ceux si célèbres de La Reine Margot, mais aussi, ceux d’Hamlet ou de La Fausse Suivante.

On retrace la route, depuis ses apprentissages à Louis Le Grand jusqu’au Louvre. Et entre : Sartrouville, Nanterre, La Cour d’Honneur, La Scala…Chéreau est là, comme vivant parmi nous.
Ce qui frappe ici c’est l’omniprésence des photos où on le voit à tous les âges . Voir ses spectacles, ses films, et les coulisses dont une troublante photo du décor de Combat de Nègre et de chiens en train de se monter, en 1983, une image inconnue du public.

Il y a ici la main de Chéreau et l’on frissonne devant ses notes sur Phèdre. Puis, dans un coup de théâtre il y a une petite salle, toute en couleur où lui nous attend en gris et là on sait, on comprend  le vide, l’épure et le travail si chorégraphique avec Mathilde Monnier et Thierry Thieû Niang.

Gérard Desarthe a été la cheville ouvrière de cette exposition qui ne ressemble en rien à celles faites depuis la disparition de Chéreau. On est ici dans la proximité directe avec le metteur en scène. Sont ici rassemblées des sources essentiellement privées, venant des photographes présents aux plateaux : Rajak Ohanian, Silivia Lelli, Roberto Masotti, Danka Semenowicz, Emmanuel Machuel, Eric Caravaca, Ros Ribas…D’ailleurs, le samedi 27 octobre Gérard Desarthe dira des monologues de Peer Gynt aux Archives.

Âmes sensibles, amoureux inconsolables de l’Homme blessé, allez-voir cette exposition qui demande temps et attention, pourquoi pas oser le mot : recueillement.

Visuel  Affiche de l’exposition

Infos pratiques

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Paul B
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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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