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Adda : les nourritures symboliques de Subodh Gupta à La Monnaie de Paris

Adda : les nourritures symboliques de Subodh Gupta à La Monnaie de Paris

22 April 2018 | PAR Yaël Hirsch

Artiste en résidence au Musée de la Monnaie de Paris pour la réouverture duquel il a créé la médaille Garam Masala entre bronze florentin et épices, Subodh Gupta envahit la cour et les espaces d’exposition du Quai de Conti pour renouveler notre rapport aux nourritures et aux contingences.

[rating =4]

Tout commence là où l’on mange, devant la cafétéria nichée dans la cité de l’hôtel de la Monnaie où l’œuvre éponyme de l’exposition Adda (Rendez-vous) surélève trois arbres avec autant d’artisanat que de grâce. Plus loin au centre du lieu et toujours dans la cour People Tree transmue des ustensiles de cuisine en arbre national indien avec grâce et beauté. Véritable plongée dans son art, l’exposition fait découvrir un triste la fois familier dans sa manière de récupérer des matériaux (Unknown Treasure dans l’escalier d’honneur, 2017 ) et déroutant dans la manière de les anoblir ou de les laisser à vif. Gupta fait d’autant plus réfléchir qu’il multiplie les formats (vidéo depuis la performance couvert de bouse de vache Pure en 1999), métaux précieux, miroirs ou plâtre) et qu’il parvient à entremêler l’absolue nécessité de la nourriture, avec son plaisir sensuel mais aussi son symbole.

Qu’il s’agisse de pierre philosophale dans une casserole (In This Vessel…) du monumental Dieu insatiable déjà exposé lors de la Nuit Blanche 2016 ou de ses minutieuses installations de WC et de bobines de cinéma, il ne s’agit jamais de transcender la matière chez lui. Côte à côte, aux prises avec la vie, les barques des migrants remplis de casseroles, les pains de plâtre et des miroirs très abstraits (Anahad, 2016) coexistent, sans hiérarchie et sans jugement. Et cet antidote mystérieux à notre dualisme naturel culmine avec … des grands tableaux lumineux où les casseroles se muent en astres (L’eau est dans le pot, le pot est dans l’eau, 2012). Puissant et toujours un peu mystérieux.

visuels: photos de l’exposition (c) YH

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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