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À la MEP, “la matière des rêves” de Nino Migliori nous a séduit

À la MEP, “la matière des rêves” de Nino Migliori nous a séduit

28 January 2018 | PAR Victoire Chabert

La MEP propose jusqu’au 25 février 2018 une exposition rétrospective qui retrace plus de soixante ans de carrière de Nino Migliori. Le travail du photographe italien, curieux et innovateur, s’est sans cesse renouvelé échappant à toute classification.

 

Le parcours s’ouvre sur une sélection de tirages en noir et blanc, pris à Bologne, sa ville natale, dans les années 1950. Nino Migliori rentrait chez les gens, captant les cérémonies, les fêtes, allant même chez le coiffeur ou au bar local. Cette approche singulière vient de son besoin de donner une réalité tangible et visible à la vie du quotidien. Nino Migliori a ensuite cherché de nouveaux points de vus, transformant la vision de la ville avec des perspectives originales. Il a travaillé sur les «Murs», témoins des gestes de l’homme et du passage du temps. Le style de Migliori, purement documentaire, est proche de celui des photographes humanistes de la seconde moitié du XXe siècle.

Nino Migliori, Bologna, 1958 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie
1958 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie

Dévoilant le goût prononcé du photographe pour l’expérimentation, cette exposition se poursuit avec des images abstraites, réalisées grâce à différents procédés innovants et inventifs. Comme des «hydrogrammes», conçus avec des gouttes d’eau déposées entre deux plaques de verre, des «sténopéogrammes», images en mouvement prises avec une camera obscura, ou des «cellogrammes», qui captent des effets éphémères de lumière.

Nino Migliori, Cellogramme, 1956 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie
Cellogramme, 1956 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie
Nino Migliori, Série “Cancellazioni”, 1954 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie
Série “Cancellazioni”, 1954 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie

À partir des années 1980, Migliori entame un travail fondamental avec le Polaroid. Ce médium lui donne la possibilité de laisser son empreinte sur le papier photographique pendant la courte période de développement. Dans cette exposition on retrouve une série très poétique de prises de vue retravaillées à la main et réalisées à la maison du peintre Giorgio Morandi.

Nino Migliori, Se?rie « Il luoghi di Morandi », 1985 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie
Série « Il luoghi di Morandi », 1985 © Fondazione Nino Migliori, Bologna, Italie

Nino Migliori surprend par l’étendue de sa production et par la diversité des projets qu’il a réalisés. Sa photographie est entière, effrontée et curieuse de tout. Cette exposition que lui consacre la Maison Européenne de la Photographie souligne sa volonté première de comprendre ce qu’est la photographie et de quelle manière ce langage, fait d’équilibre chimique et d’appareils mécaniques, est entré dans notre quotidien le changeant irrémédiablement.

Maison Européenne de la Photographie
5/7 Rue de Fourcy, 4e
Du 17 janvier au 25 février 2018
Du mercredi au dimanche, de 11h à 19h45. Fermé lundi, mardi, jours fériés.
Tarif : 9€. Réduit : 5€

Infos pratiques

Le Menteur de Corneille dans une mise en scène enigmatique de Julia Vidit à la Tempête.
Harlem Quartet de James Baldwin par Elise Vigier au Théâtre de la Croix-Rousse
Victoire Chabert

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