Arts

Erro, 50 ans de collages

28 February 2010 | PAR Alienor de Foucaud

Le Centre Pompidou présente une rétrospective des collages de l’artiste islandais, première présentation muséale consacrée uniquement à l’œuvre découpée et collée d’Erro. Membre éminent depuis 1964, du groupe figuration narrative, Erro utilise le collage pour exercer un regard critique, ironique et humoristique sur la société de consommation, la politique, le sexe, la guerre ou l’histoire de l’art.

 

Coupures de journaux, images de presse, revues techniques, catalogues, dictionnaires illustrés… La particularité des collages d’Erro est de n’utiliser que des reproductions photomécaniques sélectionnées dans son immense documentation constituée au fil des années, de New-York à Tokyo et de la Thaïlande au Vietnam.

A la fois œuvres autonomes et esquisses pour ses peintures, ces collages vont bien au-delà du simple copier-coller sur feuille de papier, illustrant l’immense pouvoir de l’image utilisée à des fins outrepassant la simple dimension artistique.

Rappelant les cadavres exquis des surréalistes, Erro s’amuse à recréer de nouvelles images à partir de bribes assemblées les unes aux autres. Ici, l’image est éphémère et l’art se renouvèle perpétuellement, livrant un champ ouvert à la signification. L’artiste livre à son spectateur son imagination, sa liberté et la force de sa créativité, nous permettant d’interpréter son œuvre tout aussi librement.

Aucun sens définitif n’est attesté, dès lors l’image laisse libre cours à diverses interprétations : telle une anamorphose, elle ne peut se fixer, son sens toujours en mouvement, s’inscrit dans une grande polysémie.

Qu’il s’agisse d’un regard satirique sur la société de consommation, d’une orientation plus politique par le détournement d’images ou de la substitution d’œuvres d’art combinées à de la culture populaire, Erro se plait à créer des décors imaginaires exploitant toutes les ressources de l’image

Il résulte de son œuvre un art qui sublime la réalité et qui dépasse la nature par sa liberté de production et son champ infini de signification toujours renouvelable. Comme l’indique Christian Briend, commissaire de l’exposition : « Des comics américains, des images de la propagande chinoise, russe ou cubaine, voisinent avec des chefs-d’œuvre de la peinture classique, des revues scientifiques ou des images publicitaires», l’artiste joue bel et bien avec l’illustration et la juxtaposition de ces images crée un récit narratif nouveau où se télescopent humour et ironie.

Erro, 50 ans de collages, jusqu’au 24 Mai au Centre Georges Pompidou, Métro Rambuteau ou Châtelet. Tous les jours sauf  le Mardi de 11h à 21h.

www.centrepompidou.fr

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Alienor de Foucaud

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