Au Royaume d’Alexandre le Grand : les Trésors récemment découverts de la Macédoine au Louvre
En partenariat avec le Ministère de la Culture de la République hellénique, et dans une scénographie d’une élégance impressionnante, le Louvre dévoile les trésors de la Macédoine aux Ve et VIe siècles avant notre ère. Organisée avec pédagogie et brio, l’exposition “Au Royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine Antique” expose environ 500 fragments de temples, sculptures, bijoux, armes et autres objets, venus des musées archéologiques de la Grèce de Nord (Thessalonique, Pella, Kilkis, Amphipolis) et du Louvre et parvient à la fois à retracer l’épopée de la Macédoine Antique et celle de la découverte très récentes (moins de 40 ans!) de ses vestiges.
Pendant des siècles, les sites de la Grèce du Nord n’intéressent pas les archéologues, qui se concentrent sur le Péloponnèse et l’Asie Mineure. D’une part, en surface, l’architecture civile n’a pas été épargnée, et d’autre part, malgré les artistes et écrivains réunis par les rois de Macédoine aux Ve et IVe siècles avant JC (Euripide, Aristote, Zeuxis ou Lysippe de Sicone), il y a peu de sources écrites sur cette partie de la civilisation hellénique. Néanmoins, le futur conservateur du Louvre, Léon Heuzet, est envoyé dès 1861 en Grèce du Nord par Napoléon III. Il y découvre certains vestiges, rapportant certains fragments d’une Temple à Paris du site alors connu sous le nom de Paltitza. Mais ce n’est qu’en 1977 que l’équipe de Manolis Andronikos perce le mystère de ce site : il s’agit d’Aigai, première capitale du Royaume de Macédoine. Commencent alors des fouilles qui permettent de retrouvent l’amphithéâtre où le père d’Alexandre, Philippe II (359-336 av JC) aurait été assassiné, ainsi que sa tombe. Dans un écrin graphique éblouissant, les vestiges de cette tombe sont présentés dans toutes leurs richesses et toute leur verticalité.
Réunissant des vestiges venus des sites d’Aigai, mais aussi d’autres villes de l’ancienne Macédoine comme Lété, Sindos, Pellagia Paraskévi, les sculptures, amphores, bijoux, armes, et objets funéraires, réunis par l’exposition montrent concrètement comment vivaient les Macédoniens, principalement du VIe au IVe siècle avant notre ère. Ils permettent de réaliser le degré de raffiner le degré de raffinement de la civilisation d’Alexandre Le Grand et de mieux comprendre leur sociabilité, leur vie culturelle attractive (rappelons que Euripide a écrit Les Bacchantes et Iphigénie à Aulis, et qu’Aristote a été précepteur d’Alexandre le Grand) et leurs croyances, notamment dans les rites et dans le rapport à la mort.
Une plongée dans la vie et l’art de la Grèce du Nord antique qui se clôture par l’époustouflante reconstitution de l’agora Romaine de Thessalonique, avec ses « Incantadas », piliers sculptés où les femmes ensorcelées les plus célèbres de la mythologie grecque semblent demeurées restées prisonnières de la pierre.