Arts
À la découverte de Leipzig, une scène alternative et artistique

À la découverte de Leipzig, une scène alternative et artistique

04 November 2018 | PAR Quentin Lazeyras

Leipzig, ville la plus peuplée de Saxe, reconnue pour la musique classique et ses nombreux cafés, est une ville très étudiante où s’est développée une scène artistique et culturelle alternative underground encore en essor permanent.

À seulement deux heures en voiture et une heure en train de la capitale allemande, Leipzig pourtant dixième ville la plus peuplée d’Allemagne, compte plus de 500.000 habitants. Soit presque autant que Lyon. Vestige de la DDR, Leipzig fut souvent comparée à Berlin pour sa culture de la fête et son caractère alternatif. Cette ville saxonne est effectivement très ancrée dans le domaine de l’art visuel et musical. L’image artistique de la ville se fait sentir de par son histoire que ce soit avec la musique classique, ou la peinture. Leipzig reste aujourd’hui un centre de convergence pour l’art avec l’importance de la scène techno et de l’influence de l’art contemporain. La HGB : Hochschule für Grafik und Buchkunst (Haute école d’art, de graphisme, et de design), rassemblant plus de 600 étudiants et existant depuis 1764, offre à la ville une multitude d’expressions artistiques à travers plusieurs générations et plusieurs styles. L’ensemble de la ville est aussi influencé par plus d’une trentaine de musées ou centres d’arts. Du musée Bach (retraçant la vie du compositeur),  à l’Orchestre du “Gewandhaus”, en passant par le musée Grassi (complexe abritant: le musée de l’ethnologie, le musée d’arts appliqués, et le musée de la musique), la ville est d’abord ancrée dans une culture classique et traditionnelle.

Une culture underground, alternative, et activiste très marquée.

À l’angle de la Karl-Liebknecht-Strasse de la Wolfgang-Heinze Straße et de la Bornaische Straße, se trouve l’entrée du quartier de Connewitz. Cette partie du Sud de la ville a une orientation politique particulièrement engagée à gauche. Ce quartier très activiste fut au centre de l’actualité lors des manifestations antifascistes qui se sont déroulées en Allemagne entre août et septembre 2018 à Dresden Leipzig et Chemnitz (Saxe). Des inscriptions à la bombe: “Fuck Nazis” se trouvent disséminés dans plusieurs grandes rues de ce quartiers. Mais c’est à l’entrée de Connewitz que réside l’un des plus importants centres alternatifs du Sud. Le Werk2, bâtit en 1848 fut à l’époque utilisé en tant qu’usine de compteurs de gaz de Connewitz qui n’était à l’époque qu’un village. Aujourd’hui c’est une fabrique culturelle où se trouvent des ateliers artistiques (imprimerie graphique, verrerie et poterie), une salle de concerts et théâtres, et un café-restaurant. Dans ce complexe culturel s’est installé un magasin de graffiti. Ce dernier est bien utile puisque, autour du Werk2, un parking , ainsi que les rues qui entourent l’usine désaffectée, servent de support légal à l’expression des Street artistes.

La prépondérance artistique et culturelle de l’Ouest de Leipzig.

Étalées sur les quartiers de Plagwitz et Lindenau, à l’Ouest de la ville, plusieurs anciennes usines désaffectées ont été transformées en complexes artistiques ou centres culturels. La Spinnerei par exemple, est un centre d’art contemporain et une résidence qui accueille 120 artistes du monde entier sur 70.000m² avec 23 bâtiments. Sur place, des salles d’expositions, du théâtre, un cinéma indépendant. Dans un quartier proche, Le Werkwest, est un autre complexe et une résidence, proposant des expositions, des événements musicaux ou des représentations théâtrales, et un marché de livres. Entre ces deux résidences se trouve, le numéro 16 de la Gie?erStrasse. Deux rues piétonnes végétales entourent un local d’artistes qui organise lui aussi des événements musicaux décalés, que ce soit de la techno ou du punk rock. Il y en a pour tous les goûts. Sur ces étendues murales, l’expression artistique des Street artistes, et graffeurs est libre. Les uns après les autres, ils peuvent défiler et repeindre les murs à leur guise. Certains graffitis restent figés depuis plusieurs années et montrent l’état d’esprit qui est enraciné dans ces rues. Une chaussure à talon de 1m50 invite à s’aventurer dans ses passages artistiques pour y découvrir les différentes œuvres présentes. À la jonction des deux rues, la pointe de la structure d’un bateau s’incorpore au bâtiment du 16 de la Gie?erStrasse. À la place du mât, sur ce mur deux énormes graffitis rappellent l’esprit contestataire et activiste de la ville “24/7 ACAB  Fick die Polizei” et “Fuck Nazis”. Toute la culture a profité de cette découverte pour laisser à son tour, sa trace éphémère dans ce cosmos artistique en mouvement constant.

Cette dynamique artistique ouverte présente dans plusieurs quartiers de Leipzig représente une culture éclectique et alternative, qui permet un remarquable métissage des arts. La jeunesse active underground et engagée de Leipzig a pris possession des lieux pour choisir son futur et tenter de s’épanouir dans un univers marginal qui se développe depuis une plusieurs années..

Crédits: Photo à la une: Germanexperience

Photos 1: Ralf Julke

Photo 2-3: Site de la Spinnerei

Photo 4-5-6-7: Quentin LAZEYRAS

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