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Le programme culturel de Manuel Valls : la culture comme socle commun

Le programme culturel de Manuel Valls : la culture comme socle commun

25 January 2017 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Manuel Valls est en finale de la Primaire de la Belle Alliance. Alors, comment l’ex premier ministre dont l’action se résume à l’article de loi devenu mot politique, le 49.3, place la culture dans son “Projet pour la France” ?
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D’un point de vue mathématique, le mot culture apparaît dans le Projet. Cinq fois pour être exacts. Derrière le mot “Culture”, Manuel Valls déploie une vision générale de la société, progressiste, mais ne propose pas une politique culturelle en profondeur.

La culture comme pot commun

“Le savoir, la culture seront plus encore, demain, la force des grands pays.”

Étonnamment, alors qu’on s’attendrait ici à des mesures très concrètes sur la culture, le mot ne sert que de vernis. Cette section porte en réalité sur une volonté nette de réparer les inégalités territoriales et sociales du point de vue scolaire. Une mesure prévoit de faire entrer les crèches dans le système public. Rappelons que l’école est obligatoire à partir de six ans. Les crèches et les maternelles sont donc optionnelles.  La culture est ici à entendre dans le sens de son enseignement. “Poursuivre le développement de l’éducation artistique et culturelle sur tout le territoire français.”

Celui qui en disant “culture ” et “intermittents” à la fin du second débat des Primaires était , de façon pathétique, loin devant ses camarades. Pourtant, ses propositions sur la culture peinent à convaincre.

Trois mesures patrimoniales

Le programme culturel de Manuel Valls se tient confortablement loin des batailles du spectacles vivants et de l’art contemporain. Trois mesures donc :

-Défendre notre patrimoine, redonner des moyens à nos politiques patrimoniales, notamment pour les villes moyennes qui n’ont plus les moyens de valoriser ce qui a fait leur histoire.

– Relancer une politique de grands travaux culturels, notamment dans nos régions.

– Mener une politique ambitieuse pour la maîtrise de la langue française.

Ces mesures semblent frileuses au regard des grandes lignes que Manuel Valls défend : celle d’une Nation en paix et unie. Dans son propos,  il donne une définition de la culture qui montre qu’il ne la voit pas comme un agrément : “

Je veux renforcer tout ce qui rend notre Nation plus puissante, plus solide, plus solidaire. Tout ce qui donne le sentiment de participer à une aventure collective. Ceci passe par un engagement de tous les instants en faveur de la politique culturelle – cinéma, théâtre, musique, danse, arts plastiques, arts numériques, arts de la rue et de la piste, création pour le jeune public. La culture, c’est avant tout l’ouverture et la rencontre. C’est se confronter à l’inconnu, apprendre à se connaître, à comprendre les autres. C’est aussi et d’abord le soutien aux artistes qui, l’histoire en témoigne, ont tout autant révélé le génie humain qu’ils ont souvent joué le rôle de lanceurs d’alertes. Ils sont des observateurs attentifs des errements de nos sociétés, tout comme ils nous appellent à ne jamais douter de nos capacités. Je veux le dire avec force : la culture n’est pas un supplément d’âme, ce n’est pas la politique que l’on finance quand toutes les autres ont été financées. Non, la culture, c’est ce qui donne de la force, de l’optimisme, de la profondeur et donc de la vision à un pays.

Les mesures correspondant à cette section “LA CULTURE, CIMENT DE NOTRE COHÉSION, SOCLE DE L’ÉMANCIPATION” semblent donc fort faibles par rapport à l’enjeu pertinent qu’il décrit. La culture apparaît donc pour Manuel Valls comme un outil permettant de retrouver un socle commun.

En ce sens, il est le candidat le plus connecté à la politique culturelle, mais pour entendre l’apport économique de la culture, il faut fouiller du côté de son projet numérique.

Le numérique, une force financière

L’État doit permettre à notre économie de saisir toutes les opportunités de la révolution numérique, pour, là encore, ni subir, ni rester en retrait de cette évolution aussi vertigineuse que structurante.

Sur le numérique, pris dans le sens de la révolution que constitue les possibilité offertes par les applications, les imprimante 3D et les fab lab, il pointe à plusieurs reprises le changement de paradigme que cela constitue.  Cela se traduit par une volonté d’accompagner les transitions numériques des entreprises, comme c’est d’ailleurs déjà le cas depuis que l’Etat à labellisé la French Tech sous le ministère de Fleur Pellerin.

Il ne faut pas chercher les chiffres chez celui qui ne veut avancer aucune promesse intenable. On peut donc saluer l’affirmation que la culture commune passe par les différents arts mais on ne peut que regretter que des grands projets culturels ne soient pas avancés.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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