Politique culturelle
Un Musée de l’Homme centré sur la pédagogie du vivre ensemble

Un Musée de l’Homme centré sur la pédagogie du vivre ensemble

17 October 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le Musée de l’Homme ouvre aujourd’hui ses portes après six ans de travaux. L’occasion pour Lucy de revoir la lumière du jour.

C’est l’un des événements majeur de la rentrée. Ce musée niché dans le Palais Trocadéro a pour mission de présenter la diversité anthropologique, historique et culturelle de l’humanité. Créé par Gabriel Davioud pour l’Exposition universelle de 1878, remodelé, et prenant son nom actuel, pour celle de 1937 par Jacques Carlu, le Palais de Chaillot est classé Monument historique. Il n’était donc pas question de changer un caillou de cet écrin de pierre. C’est à l’intérieur que le monde a évolué. Après six ans de travaux, le parcours apparaît évident et lumineux. La Tour Eiffel lorgne sur les bijoux paléolithiques et vu de la mezzanine, la diversité de notre espèce semble comique.


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Il y a ici la sensation de se regarder en face, nous les vivants circulant en masse hier pendant le vernissage, regardant interloqués la façon dont nos ancêtres peignaient.
Ici, l’apport est plus pédagogique qu’artistique. Dix mois après l’attentat de Charlie Hebdo, la revendication de l’unicité dans la diversité de l’humain semble être un message anti-raciste qu’il fait bon entendre.

Le musée qui nous saisit par sa blancheur répond à trois grandes questions : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? en mêlant les vecteurs : vidéo, interaction, classiques vitrines, zones de recueillement où reposent de vieux morts aux crânes ornés de pierres précieuses… La scénographie est ici idéale pour aller à la rencontre de soi. Un mur de langues, au sens corporel du terme, nous raconte des histoires dans des langues qu’on ne connait pas. On en tire une pour écouter en Bambara l’histoire du Coq de pagode, sans la comprendre.
La question du langage est peut être la plus troublante. Plus loin dans l’immensité du musée, l’ABC de l’homme nous amuse à choisir un mot par lettre. Au L on trouve justement le langage, l’occasion d’écouter le bref témoignage du linguiste Bernard Victori “le langage est né il y a 100.000 ans car nous avions besoin de raconter des histoires”.

Des histoires, le musée en recèle à la pelle. Il est fou, même si il s’agit souvent de reproductions pour des raisons évidentes de conservation de saluer par exemple la petite Lucy. Elle aussi en avait des histoires à raconter. Elle admire désormais débout, tenue par des fils de fer, l’homme du 4e millénaire, devenu bio-nique, dont les membres ajoutés et réparés sont maintenant exposés.

Visuel : ABN

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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