Politique culturelle
Les 5 décisions liberticides d’Erdogan en Novembre 2016

Les 5 décisions liberticides d’Erdogan en Novembre 2016

24 November 2016 | PAR Camille Bardin

Réactivation la peine de mort, purge dans la communauté Kurde, censure des journaux de l’opposition, suspension de la condamnation des coupables d’agressions sexuelles sur mineurs et bloquage de l’accès aux réseaux sociaux… En novembre le président turc Recep Tayyip Erdogan poursuit sa politique liberticide, voici 5 décisions qui impact l’enseignement, la culture et la liberté d’expression en Turquie. 

La Turquie bloque l’accès à Twitter, WhatsApp, Facebook et YouTube.

En parallèle à l’arrestation d’une dizaine de députés prokurdes, les réseaux sociaux Twitter, Facebook, Youtube et WhatsApp ont été bloqués le vendredi 4 novembre dernier en Turquie selon Turkey Blocks, l’organisation spécialisée dans la surveillance de la censure du Web. Grâce à la technique du throttling les autorités ont ralenti l’accès aux sites de façon à les rendre totalement inaccessibles. Une pratique courante en Turquie: après chaque attentat ou la tentative de coup d’état cet été les autorités bloquent les réseaux sociaux.

Interpellation du rédacteur en chef du journal d’opposition.

“Il paiera le prix fort”. Lancée par Recep Tayyip Erdogan la menace était claire, elle a été mise en application. Le 11 nombre dernier Akin Atalay, le président du directoire du quotidien d’opposition turc Cumhuriyet a été arrêté et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur des “activités terroristes”. Il n’est pas le seul: le 5 novembre neuf membres de la rédaction avaient déjà été placés en détention puisque soupconnés de délits commis au nom des séparatistes kurdes et du réseau du prédicateur Fethullah Gülen. Au total ce sont donc 105 journalistes qui ont été placés en détention, 777 cartes de presse annulées et 170 organes de presse fermés selon l’Association des journalistes de Turquie (TGC).

Excuser les agresseurs sexuels s’ils se marient avec leur victime?

Suspendre la condamnation d’une personne coupable d’une agression sexuelle sur mineur, sauf s’il s’agit d’un viol, s’il épouse sa victime. La brillante idée a été proposée par le Parti de la Justice et du Développement et le projet de loi a été voté le 18 novembre en première lecture. Suite aux nombreuses manifestations qui ont suivi l’annonce de ce texte, le premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé le retrait de celui-ci et sa rééxamination par la commission.

Plus de 15 000 fonctionnaires limogés. 

Ce mardi le Journal Officiel a publié deux décrets annonçant l’arrestation de 15 726 fonctionnaires depuis le coup d’Etat de juillet dernier. Parmi eux, des forces de la sécurité intérieure, des employés du ministères de l’intérieur et quelques 1200 de l’enseignement. Ces mesures sont prises suite à la mise en place de l’état d’urgence instauré après la tentative de putsch et pourraient remettre en question la poursuite des négociations d’adhésion à l’Union Européenne.

Nomination par Erdogan des recteurs d’universités.

Depuis la tentative de coup d’état avortée le 15 juillet dernier, le Président Turque a décidé d’annuler les élections des recteurs dans les 181 universités du pays. Ainsi, il nommera lui-même ces derniers parmi trois candidats proposés par le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK). Une décision qui accroit d’avantage la mainmise sur les campus, lieux où la liberté d’expression et d’opinion serait censée primer.

Visuel: DR

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Camille Bardin

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