Politique culturelle
[Interview] Jean-François Cesarini : “La ruralité numérique c’est vraiment notre identité”

[Interview] Jean-François Cesarini : “La ruralité numérique c’est vraiment notre identité”

06 July 2016 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Il y a un an, quasiment jour pour jour, Fleur Pellerin alors ministre de la culture et Emmanuel Macron ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique  labellisaient l’association Culture Tech. La première French Tech Culture était née. A l’occasion de ce premier anniversaire ( Il se murmure que la ministre de la culture viendra fêter les un an du label), nous avons rencontré Jean François Cesarini, le directeur du développement de l’accélérateur The Bridge et le trésorier de l’association Culture tech.

Un an après la labellisation de French tech culture qu’est-ce qui a changé ?

Énormément de choses, beaucoup de Start Up ont été accélérées l’été dernier, par exemple en 2015,  tout le monde a vu les lunettes à traduction instantanée immédiate produites par Théâtre In Paris. Des Start Up sont venues d’Irlande, du Canada du Mexique, mais aussi de Nice, de Paris, de Lyon, c’est à dire de villes où il y a des French Tech mais qui viennent vers nous car nous avons cette thématique culturelle.

La French Tech culture est donc devenue nationale  ?

Nationale et Internationale. Cette année, nous avons été invités par le ministre de la culture taïwanais avec une délégation de Start up et le président du grand Avignon Jean Marc Roubaud. Nous avons, également, accéléré au printemps Manuvo, une Start Up mexicaine qui emploie 60 personnes et qui a réalisé cette année un million de chiffre d’affaire en Amérique. Ils créent des chaines thématiques avec des contenus ludiques. Ce sont des jeux gratuits sur le modèle de Candy Crush mais au contenu culturel.  “L’Amérique du sud commence à Arles” est devenu leur base line !

Qu’est-ce qu’accélérer veut dire ?

Accélérer ça veut dire qu’on ne prend pas des boites trop jeunes mais déjà constituées. Par rapport à une pépinière nous sommes des fleuristes, par exemple, on leur présente des banquiers qui leur apprennent à monter une levée de fond. Ils  travaillent avec des écoles de commerce pour monter leur business plan. On les met en relation avec des clients potentiels ( Des vignerons, des festivals…). L’idée, c’est de les faire grandir plus vite et de leur apprendre à mieux se vendre dans le cas de Manuvo, ils ont pu rencontrer la direction d’Orange par exemple.

Quelles sont les grandes innovations pour le Festival 2016 ?

Olivier Py l’a annoncé en conférence de presse, un jeu vidéo créé par Castel Prod, une start-up issue d’un village, Perne les Fontaines, autour de Shakespeare va être lancé. Il y a beaucoup de jeux dérivés de films, mais pas autour de pièces. Pourtant Shakespeare n’est pas moins romanesque et épique ! Ce n’est pas un jeu ludique ou éducatif, c’est un jeu d’action où Shakespeare, après avoir été frappé dans une rue devra retrouver son identité . On entre dans un Londres qui a été modélisé en papier. L’exemple de cette Start Up montre que les jeux vidéos peuvent se faire dans un village. Il faut comprendre que la Silicon Valley ce n’est pas que San Francisco. La ruralité numérique existe, c’est le moyen de réindustrialiser nos campagnes. Il n’y aura pas d’usines dans ces villages, mais cette Start Up à 100000 joueurs a fait cette année 200000 euros de chiffre d’affaire.

Qu’est ce que To see  or not to see ?

On a souvent l’image de Start Upper qui seraient de jeunes geeks. C’est une erreur. On touche des gens qui deviennent des chefs d’entreprise dans le numérique. Pierre Beffeyte qui est trésorier adjoint d’Avignon et Compagnie, a eu l’idée de To see or not to see. Nous sommes face à plus en plus de spectacles sur une durée de plus en plus courte. Il s’agit de se repérer dans cette forêt. L’idée est que le bouche à oreille se fasse de façon numérique. L’application répertorie tous les festival de la région. L’utilisateur pourra entrer ses choix ( un classique, un concert….), et l’application permettra d’optimiser leur parcours esthétique. C’est par la communauté des spectateurs que l’on montre l’unité de la culture en Provence, dans un décloisonnement des festivals.

Visuel : DR

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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