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Paris-Beyrouth : pourquoi une telle différence de traitement ?

Paris-Beyrouth : pourquoi une telle différence de traitement ?

16 November 2015 | PAR Clémence Charrier

Ce jeudi 12 novembre, un attentat commis à Bourj El-Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, a fait 43 morts et plusieurs centaines de blessés. Alors que, 24 heures plus tard, le monde entier “priait pour Paris”, la tragédie libanaise n’a été que très peu médiatisée, et n’a pas suscité la même indignation internationale, tant chez les politiciens que sur les réseaux sociaux, pourtant très actifs. Interrogation sur cette asymétrie qui dérange.

Les indignations ont commencé sur les réseaux sociaux, et notamment en réaction aux boutons “safety check” mis en place par le géant Facebook lors des attentats parisiens. Pourquoi, demandent les libanais, ce dispositif n’a-t-il pas été mis en place la veille, pour Beyrouth ? La question prend de l’ampleur, les consciences se réveillent, et l’on vient à se demander, en effet, quelle est la raison de cette différence de traitement entre les deux événements. Facebook, en la personne de Mark Zuckerberg, répond via un communiqué : le bouton a été mis en place pour un événement type attentat pour la première fois avec les attaques parisiennes, puisqu’il n’était destiné jusque là qu’aux catastrophes naturelles. L’application du procédé pour Paris était donc un test, qui va maintenant s’étendre à toutes les catastrophes humaines, quelles qu’elles soient.

Mais cela ne fait pas taire les voix libanaises, qui continuent de s’exprimer sur le sujet, comme le blogueur Joey Ayoub, qui dénonce un manque de considération de la part de la communauté internationale. «On ne reçoit pas de déclarations de la part des hommes et des femmes les plus puissantes au monde» dit-il dans son article. Une indignation qui prend peu à peu l’assaut des réseaux sociaux, via twitter, où les gens se demandent pourquoi les “hashtag” ne concernent que Paris, éclipsant totalement les victimes libanaises. Pourquoi une telle différence de traitement ? C’est le fameux principe de la “mort kilomètre” qui est invoqué, principe qui implique une émotion plus grande pour une catastrophe proche de chez nous, dans une ville similaire à la notre, où le mode de vie est semblable.

Mais c’est justement grâce à ces réseaux sociaux, pourtant fustigés à ce propos, que les informations se relaient, à coup de tweets “Ils sont où les #PrayForBeyrouth ?”. La nouvelle touche alors un plus large public, et les messages de tout un chacun évoluent vers un message d’unité mondiale. Il n’en reste que les voix officielles, les représentants politiques, les acteurs mondiaux, n’ont toujours pas hissé les événements libanais au même rang que ceux de Paris.

VISUELS : © capture d’écran facebook, capture d’écran twitter

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Clémence Charrier

2 thoughts on “Paris-Beyrouth : pourquoi une telle différence de traitement ?”

Commentaire(s)

  • calzola

    C’est vrai ,ça ! Et rien non plus sur l’avion rempli de civils qui a explosé en plein vol dans le Sinaï. Ah il est vrai qu’il ne s’agissait que de foutus russes, et chrétiens par dessus-le-marché.

    November 16, 2015 at 19 h 55 min
  • ZIPPER OFF

    La différence vient certainement du fait que l’attentat a eu lieu dans le fief du hezbollah,c’est pas l’ile aux enfants non plus là bas.

    November 16, 2015 at 22 h 21 min

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