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Après le BREXIT, un nouvel hymne pour l’Angleterre ?

Après le BREXIT, un nouvel hymne pour l’Angleterre ?

28 June 2016 | PAR Juliette Monnier

Alors que l’Angleterre souhaite quitter l’Union européenne, et que l’identité anglaise semble s’opposer à une identité européenne, la question de l’hymne national est tout à fait d’actualité.

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A l’origine, un hymne national est un chant choisi par un gouvernement pour représenter un pays. Il est surtout joué lors des confrontations sportives pour honorer un pays ou un athlète vainqueur, mais symboliquement il dépasse le simple enjeu d’un match de football. L’hymne rallie et est chanté avec fierté par une nation, or avec la division qu’a suscitée le référendum en Grande-Bretagne,  cela remet en cause le fondement de l’hymne national anglais. La légitimité de l’hymne britannique “God Save the Queen” fait débat. La reine se doit d’être d’une extrême neutralité quant à la décision des Anglais, mais cette anecdote soulignée dans le Parisien montre bien la préoccupation de celle-ci : «Bonjour. Comment allez-vous?», lui a demandé le vice-Premier ministre d’Irlande du Nord, Martin McGuinness, en tendant sa main à la monarque sous l’œil des caméras. «En tous cas, je suis toujours en vie, ha!», a plaisanté la reine, qui a fêté ses 90 ans en avril. Mais l’hymne national l’est-il toujours lui aussi ? Daté du XVIIème siècle, “God save the Queen” ne ressemble plus aux Anglais qui souhaiteraient avoir leur propre hymne. France Musique utilise l’exemple de l’Euro pour confirmer ce besoin des Anglais de “marquer le coup” en changeant d’hymne. Jeudi 16 juin, lors d’un match de l’Euro 2016, l’équipe d’Angleterre affronte le Pays de Galles, deux nations du Royaume-Uni qui devaient être représentées par l’hymne britannique. Si les Anglais chantent  God Save the Queen  pour introduire leur équipe, les Gallois, eux, entonnent Land of my father, pour encourager leur équipe. Scott, supporter gallois, présent lors de la retranscription du match, se tourne vers son ami anglais en précisant : “en tant que Gallois, je trouve cela ridicule que les Anglais ne possèdent pas leur propre hymne. Vous devriez avoir votre propre identité !” En effet, l’Ecosse et le Pays de Galles ont chacun un hymne à leur image. L’Angleterre, elle, n’en a pas. Jonathan et Nick, venus supporter leur équipe anglaise dans le pub parisien, soulignent le problème : «Nous devrions avoir une chanson nationale, qui représente uniquement l’Angleterre ». Déjà soulevée en Angleterre en janvier dernier par un parlementaire, Toby Perkins a proposé à l’organisation au Parlement un débat populaire pour choisir un hymne national anglais. Selon lui, la situation actuelle « ôte au pays la possibilité de rendre hommage au pays ». L’hymne perd de son sens, il faut du renouveau. Gilles Courdec, spécialiste de musique britannique, creuse le débat. Il s’agit bien d’une situation dans laquelle l’Angleterre est perdante (tout comme le match sans doute) : « Qu’est-ce que l’identité anglaise aujourd’hui ? On ne le sait pas vraiment. Les Anglais sont des gens du Yorkshire, de Cornouailles ! On a un pays qui ne sait plus vraiment qui il est, et cette recherche d’identité est aujourd’hui exacerbée par le Brexit ». Mais changer d’hymne national engendre la remise en question d’un passé, d’une histoire, ici presque un reniement de l’essence monarchique de l’Angleterre.

La question est : Quel hymne pour l’Angleterre ? Jerusalem, un poème de William Blake mis en musique par Hubert Parry tient la corde pour l’instant. Officiellement déjà connu de beaucoup d’Anglais, il pourrait véritablement être choisi. Un chant qui a déjà envahi les esprits et les bars et qui s’affirme en compétition directe avec God Save the Queen. Jerusalem est notamment utilisé lors de rencontres de crickets, ou récupéré par certains hooligans anglais à l’occasion de rencontres sportives. A écouter ici ! Alors votre verdict ?

Visuel : ©God save the Queen Sex Pistols à la Une et Grand Drapeau du Royaume Uni

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Juliette Monnier

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