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La muerte de l’éternel Accattone de Pasolini

La muerte de l’éternel Accattone de Pasolini

16 January 2016 | PAR Anaïs Marinier

Le célèbre acteur phare de Pier Paolo Pasolini, qui a manifestement marqué l’histoire du cinéma italien, est décédé hier dans la journée du 14 janvier, à l’âge de 80 ans.

 Franco Citti

Le grand public se souviendra surtout de Calo, l’homme de main fidèle d’Al Pacino dans le premier et le troisième Parrain de Francis Ford Coppola. Pourtant Franco Citti a fait une jolie carrière en Italie et est considéré comme l’une des figures de son cinéma, rendu célèbre grâce au rôle titre d’Accattone en 1961 ; l’acteur a longtemps accompagné la filmographie du grand Pasolini notamment à travers Oedipe roi, Le Décaméron, Les Contes de Canterbury ou encore Les Milles et Unes Nuits.

Franco Citti est né le 23 avril 1935 tout près de Rome à Fiumicino. Il a vécu les premières années de sa vie dans un milieu plutôt pauvre. C’est là même qu’il errait dans son corps de voyou, côtoyant très tôt les voleurs, les prostituées, les proxénètes, les cocus et les ivrognes, dont s’inspira Pasolini dans son premier film. Ce dernier l’avait rencontré et dès lors désigné comme celui qui détiendrait le rôle-titre puisqu’il représentait si bien le « mendiant » et qu’il recherchait « un homme qui le soit lui-même d’une manière absolue ». Ce fils de peintre anarchiste disait souvent à ce propos : « Il nous a pris tels que nous étions. Certains d’entre nous arrivaient en retard, préférant aller voler pour pouvoir manger. D’autres ne venaient tout simplement pas… ».

Citti joua avec plaisir les diables, les fous et les âmes gueuses pour Pasolini, reproduisant aussi son phrasé singulier d’argot romain et sa démarche de chaloupe langoureuse à des films de Petri, Zurlini, Bertolucci ou de son frère Sergio. Le théâtre et la télévision ont très souvent fait appel à lui mais, gravement malade depuis l’âge de soixante ans, Franco Citti s‘est fait de plus en plus discret au fil des années, jusqu’à quasiment disparaître de la lumière à la fin des années 90 pour cause de maladie. Longtemps, il s’est battu contre cette maladie qui l’avait contraint de s’éloigner du monde du cinéma. Il finit sa vie avec une retraite misérable après avoir été considéré comme une icône.

Il laissera son empreinte dans la sphère du cinéma italien et nous retiendrons surtout de lui cette fameuse réplique du film de Coppola : « En Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusil. »

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Anaïs Marinier

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