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La Chine crée des interférences dans le festival d’animation d’Annecy

La Chine crée des interférences dans le festival d’animation d’Annecy

13 June 2017 | PAR Sarah Lapied

Alors que le pays est l’invité d’honneur du festival du film d’animation d’Annecy, qui a lieu du 12 au 17 juin, les autorités chinoises ont demandé aux organisateurs de retirer le long-métrage “Have a Nice Day” de Jian Liu, de la compétition. Le motif officiel, l’absence de visa de diffusion à l’étranger, est peu convaincant, mais il reste difficile de connaître les vraies raisons de cette censure.

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Le 19 janvier 2017, le festival d’Annecy publiait sur son site un communiqué annonçant la couleur de l’événement cette année, avec pour titre : “La Chine, pays à l’honneur d’Annecy 2017”. Les organisateurs y écrivaient : “Notre projet est d’offrir un panorama aussi large que possible de l’histoire autant que du présent de l’animation chinoise, en présentant autant de grandes œuvres historiques que les films réalisés par les nouvelles générations d’indépendants. Nous voulons parler de l’industrie et de son développement rapide, mais aussi faire entendre les paroles les plus singulières.” Celle du réalisateur Jian Liu, dont le film “Have a Nice Day” a été sélectionné pour concourir pour l’Ours d’or dans la section principale du 67ème Festival international du film de Berlin en 2017, ainsi qu’au festival du film d’animation de Zagreb, Animafest, a, elle, été étouffée. “Have a Nice Day” est un polar qui raconte la cavale d’un homme poursuivi par des tueurs à gages pour avoir dérobé à son patron l’argent nécessaire à la chirurgie esthétique souhaitée par sa femme : il ne sera pas projeté à Annecy à la demande des autorités chinoises. Lors de l’édition de 2010, c’est un autre film de Jian Liu, son premier, “Piercing I”, qui avait fait l’objet de ce genre de requête. Ces deux films prenaient pour décor la Chine contemporaine et traitaient de problématiques liées à la fois aux difficultés économiques de la classe moyenne et à la violence urbaine.

Après que le bureau du cinéma chinois (BCC) a demandé le retrait du film de la compétition en raison d’une absence de visa de sortie, les responsables du festival avaient décidé de maintenir la diffusion du long-métrage, arguant que ce genre de manoeuvre était commune de la part de la Chine, souvent réticente à l’idée de laisser ses chefs-d’oeuvre trouver leur succès à l’étranger. Néanmoins, les producteurs du film ont eux-mêmes demandé au festival d’annuler la projection, ce que le directeur du festival, Patrick Eveno, s’est vu contraint de faire. Il regrette cependant cette déprogrammation, qui prive la Chine d’un coup de projecteur qui lui aurait été favorable sur tous les plans, selon lui. En effet, les artistes chinois connaissent une renommée grandissante à l’international et sont prisés sur les marchés de l’art, tout en participant à l’ouverture sur l’extérieur d’un pays en profonde mutation, une ouverture que les dirigeants ne semblent pas toujours appeler de leurs voeux…

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Sarah Lapied

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