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Les finalistes du Belgian Art Prize retirés de la liste

Les finalistes du Belgian Art Prize retirés de la liste

25 May 2018 | PAR Agnes Polloni

Le Belgian Art Prize avait recensé cette année quatre finalistes de nationalité belge ou résidant le pays. Ces derniers, sur la liste de compétition effleurant l’espoir de remporter le prestigieux prix, on vite déchanté après qu’une vague de protestation se soit élevée quant aux choix des gagnants. 

Sven Augustijnen, Koenraad Dedobbeleer, Gabriel Kuri ainsi que le duo artistique Jos De Gruyter et Harald Thys, sont les quatre artistes désignés pour l’année 2018. Un seul d’entre eux était sur le point de remporter l’édition d’avril 2019 du prix.

Ce prix, qui a été autrefois connu sous le prix de La Jeune Peinture Belge existant depuis les années 1950, a pour vocation de faire connaitre à l’international des artistes belges. Comme cela se remarque dans les noms des lauréats, aucun nom féminin ne figure. Ce à tel point que le tirage indiqué provoqua une pétition sur le site Change.org,  signée par deux cent détracteurs.

Les artistes lauréats se sont alors exclus eux-même de cette compétition, regrettant la tournure médiatique que prirent les événements. Mai Abu El Dahab, directrice de l’organisation Mophradat et elle-même artiste, s’est rangée du côté des protestataires, elle a d’ailleurs déclaré à ce sujet :

“Cette liste est un exemple flagrant des actes d’exclusion agressifs quotidiens qui se produisent dans le monde de l’art. Des gestes comme celui-ci privent tous ceux qui ne correspondent pas à la loi des plus privilégiés.”

Dans une lettre ouverte ces derniers répliquent en citant sans détour les quolibets diffamatoires de mâles, blancs et privilégiés qui leur ont été attribués, et déplorent le peu d’impact qu’ils sont supposés avoir dans cette décision.

Nous ne pouvons que déplorer le glissement systématique de l’analyse du discours artistique ou du contenu – pour ne rien dire du mérite – vers la radiographie soupçonneuse des mâles blancs privilégiés auxquels certains voudraient nous réduire.”

Ilse Ghekiere, une autre signataire et notamment militante pour le mouvement MeToo, s’est également exprimée sur la signature qu’elle a apposée :

“Ce n’est pas la diversité dont nous parlons. Je pense que le monde de l’art a fait ses efforts pour garder son attrait marketing de la diversité, mais la question demeure : est-ce que tout change sur le plan structurel ?”

Le gagnant du sésame, remporte la coquette somme de 25 000€ et connait une véritable ascension médiatique dans son travail, d’autant plus que le roi Philippe de Belgique, fait partie des donateurs. Les sept membres du jury sont les suivant : Sophie Lauwers, Kersten Geers, Bernard Marcelis, Michel Moortgat, Giuliana Setari Caruso, Philippe Van Cauteren et Sylvie Winkler, qui selon eux n’avaient pas l’ambition d’écarter la gent féminine de cette épreuve.

“Nous, cosignataires de ce texte, sommes convaincus qu’aucun des sept membres du jury n’a rendu son verdict à des fins discriminatoires.”

L'artiste Octopong Nkanga
L’artiste Octopong Nkanga

L’année précédente, l’artiste Octobong Nkanga a été récompensée par le prix belge, pour un travail jugé multidisciplinaire. Nigérienne d’origine et femme, la diversité était pourtant au cœur de cette sélection de l’année 2017, 2018 fut quant à elle bien plus controversée, abordant une problématique qui ne tient pas réellement sa place dans le débat artistique.

? Images : Wikipédia

Agnès Polloni

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