Actu
Cannes 2018 : Jafar Panahi reçoit son prix à l’aéroport de Téhéran, pour “Trois Visages”

Cannes 2018 : Jafar Panahi reçoit son prix à l’aéroport de Téhéran, pour “Trois Visages”

24 May 2018 | PAR Aurore Garot

Interdit de quitter le territoire iranien jusqu’en 2030, le cinéaste Jafar Panahi a reçu le prix du meilleur scénario du Festival de Cannes pour son dernier long-métrage Trois Visages, à l’aéroport de Téhéran, ce lundi 21 mai. Sa fille Nader Saeivar avait récupéré sa récompense à sa place samedi dernier pendant la cérémonie de clôture.

images-1

Réalisateur de films sociaux et engagés comme Ceci n’est pas un film, Pardé, Taxi Téhéran (tourné clandestinement et récompensé par l’Ours d’Or au festival de Berlin en 2015), Le Cercle (prix du Lion d’Or à Venise en 2000) ou encore le Ballon Blanc (Caméra d’Or 1995), Jafar Panahi est accusé de propagande et de participation à des rassemblements contre le régime iranien. Assigné à résidence jusqu’en 2030 et condamné à six ans de prison (sentence pour l’instant non-appliquée), il a aussi l’interdiction de tourner des films pendant vingt ans depuis 2010. Malgré les protestations internationales et les demandes cannoises soutenues par l’Etat français pour qu’il puisse présenter son film au Festival cette année, l’Etat iranien a obstinément refusé, comme en 2010, où le cinéaste était invité en tant que juré. Nader Saeivar a donc reçu à sa place à l’auditorium Louis-Lumière du Palais des festivals, son prix et lui a remis à l’aéroport de Téhéran, devant plusieurs spectateurs inattendus.

Cannes a cette année était privé de deux cinéastes en compétition, assignés à résidence pour des raisons politiques et ce, malgré plusieurs demandes auprès des autorités en question : l’iranien Jafar Panahi et le russe Kirill Serebrennikov qui devait présenter son dernier film Leto. Cate Blanchett, présidente du jury a rendu hommage à ces deux artistes engagés, victimes d’oppression dans leur pays, pendant la cérémonie de clôture.

Visuels : ©affiche

“Grenade Al Andalus” à la Philharmonie : les voix et les sons d’une histoire tumultueuse
“Change Me”, un spectacle déchirant sur la transphobie intemporelle à la Tempête
Aurore Garot

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration