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Knights of Sidonia T1 la guerre dans les étoiles

Knights of Sidonia T1 la guerre dans les étoiles

15 February 2013 | PAR Sandra Bernard

Tsutomu Nihei auteur des puissants Blame et Biomega revient aux éditions Glénat avec une nouvelle série Knights of Sidonia, un space opera où méchas (robots géants) et extraterrestres combattent sans relâche dans l’immensité glacée de l’espace.

Posons le décor. Depuis la destruction du système solaire il y a 1 000 ans par les Gaunas, l’humanité voyage à travers l’espace dans d’incroyables cités-vaisseaux dont fait partie le Sidonia. Dans ce lieu clos, les ressources sont très limitées, le moindre accident mortel et les habitants doivent de plus faire face à la menace permanente des redoutables Gaunas, extraterrestres gigantesques de très loin supérieurs à l’humanité tant en taille qu’en puissance. Afin de se défendre, les survivants ont mis au point  une arme révolutionnaire, les Sentinelles, des robots géants capables de tenir tête à ces dangereuses créatures.

C’est dans cette ambiance oppressante qu’est né Tanikaze Nagate. Coupé du monde pendant des années, il finit par être découvert et recruté pour piloter une Sentinelle. Le jeune homme n’ayant jamais fréquenté d’autre humain que son grand père doit apprendre à survivre dans son nouveau milieu, peut être encore plus dangereux que celui qu’il a quitté. Sur sa route il croise des humains clonés, des hybrides mi-homme et mi-animal, des êtres génétiquement modifiés capable de photosynthèse et de bien d’autres prodiges.

Si le sujet ne semble pas novateur, des humains aux prises avec des extraterrestres gigantesques et belliqueux, le traitement scénaristique et graphique font de Knights of Sidonia une oeuvre résolument adulte. L’intrigue d’abord, rondement menée, elle laisse imaginer bien des surprises et retournements de situations. Les combats sont pour le moment importants mais pas omniprésents, ils semblent soutenir la tension permanente sur la cité. Les relations entre les personnages se mettent en place et certains caractères s’affirment déjà. Clonage humain, hybridation humain-animal, manipulation de la photosynthèse… la technologie est omniprésente dans cette œuvre qui explore avec acuité les développements futurs bien au-delà de la simple présence de mécha. Les questions sur cette civilisation du futur fusent, de même que sur ce que signifie encore être humain dans de telles conditions. Quelle part de nous mêmes sommes-nous capables de sacrifier pour la survie de notre espèce?

Côté graphique, le dessin est soigné mais très sombre et encré. On remarque la grande attention portée aux environnements et leur diversité (plage, quartier résidentiel, bas fonds, …), vestige de la formation d’architecte de l’auteur. Tsutomu Nihei aime prendre son temps pour créer, et cela se voit.

L’atmosphère est oppressante tant par la menace extérieure que par cette société étrange et désincarnée qui se déploie sous nos yeux. Mais l’histoire est prenante, très prenante même, aussi l’éditeur français peut se targuer d’avoir déniché ce qui semble bien être une belle pépite qu’il qualifie lui-même : ” entre Battlestar Galactica et Neon Genesis Evangelion, l’on pourrait également penser au court métrage The voice of a distant star.

Visuels : ©Tsutomu Nihei, Kodansha 2009

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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