Quand les offs de la FIAC s’annulent peut-on parler de crise de l’Art contemporain ?

L’art contemporain succède dignement à l’art moderne et se teinte de questions et de remises en cause, depuis des années. On parle aisément de « crise de l’art contemporain ». Elle se situerait dans la création même des œuvres plus ou moins légitimes mais surtout au niveau des expositions et des foires qui  ont diminué et qui s’amoindrissent depuis cette année.

Cette formule qui nous rebat les oreilles,  engloberait donc différents facteurs parmi lesquels, fait majeur: la crise économique mondiale. La polémique autour du déclin de l’art contemporain n’est pas récente mais elle commence à devenir significative depuis peu. Pour la 39ème édition de la FIAC qui se tiendra dès le 18 octobre à Paris, la foire internationale pourrait bien subir quelques turbulences.

Comme prémisse autour de ces agitations, la question des foires off. Elles étaient depuis quelques années exponentielles et sont cette année en chute libre. En effet, pour le trio emblématique de ces foires: Show off, Slick et Chic art fair, l’avenir pour cette année est assez flou et incertain. Entre remaniement voir arrêt total de ces spots, on s’interroge sur le devenir des foires off. Avec en toile de fond, l’arrivée prochaine de la FIAC, le monde de l’art et en émoi, autour de ces annulations et remaniements précipités. Chez Chic Art fair, le projet est tombé à l’eau en juin dernier, c’est Sandrine Bisognin qui a récupéré les rèness et qui a remplacé l’ancien show off par le D: Fair. Un nouvel esprit placé sous le signe du Design. Sous fond de crise évidente, le nombre d’exposants devait être réduit, laissant la place à la « qualité » plutôt que la quantité… Ce beau projet prévu pour le 19 octobre à la Cité de la Mode et du Design n’aura pas non plus lieu cette année : il est reporté à 2013. Deuxième mauvaise nouvelle: l’incertitude chez Show Off. La foire d’art contemporain qui se tenait habituellement sur le Port des Champs-Elysées au pied du Grand Palais en parallèle de la FIAC, ne sait toujours pas si elle participera ou non à l’évènement. On s’épargne le jamais deux sans trois puisque Slick, sera présente cette année. Un léger resserrement dans la sélection, puisqu’elle ne nous proposera plus que 40 galeries exposantes, avec 50 % de galeries françaises et 50 % de galeries internationales. Elle quitte également le parvis du Palais de Tokyo, pour un espace plus confiné au cœur du Marais: Garage Turenne. A ce niveau-là on sent les nombreuses agitations qui secouent l’art contemporain. A une échelle plus grande notamment dans le marché mondial de l’art, l’idée de crise est à nuancer.

D’après les chiffres de l’agence Artprice (Leader mondial de l’information sur le marché de l’art), entre le mois de juillet 2011 et juin 2012, les ventes des œuvres contemporaines auraient atteint les 860 millions d’euros. Un marché qui tend plus à un fléchissement qu’à un réel déclin dixit Artprice. Notons également toujours via ces sources que l’année 2011/2012 est considérée comme étant la troisième « meilleure performance » dans l’histoire du marché de l’art contemporain. L’exemple est pris avec la foire d’art contemporain « Art Basel » qui s’est tenu en juin dernier et qui affiche une très bonne santé économique entre toiles de grands maîtres et collectionneurs privés fortunés. Notons que le marché de l’art est un marché à part puisqu’il sert entre autres de valeur refuge ou de lieux d’opérations publicitaires et de coups médiatiques. Force est de constater que la crise, ou du moins le déclin de l’art contemporain, touche des strates particulières du monde de l’art, au grand dam des petites structures (galeries, show off) et bien entendu des amateurs d’art.