Une maison de poupée dépoussiérée
Dans le cadre du festival le standard idéal , la MC 93 Bobigny propose un mini best of Ibsen, en alternance , jusqu’à dimanche seulement, vous aurez le bonheur de découvrir ” Une version d’une maison de Poupée , le développement de la civilisation à venir et “Une version de Hedda Gabler, tous les gouvernements ont évité le théâtre intime”, mis en scène par l’argentin Daniel Veronese. La boite à sorties a eu le grand bonheur d’assister à la première de cette version de Maison de Poupée heureusement peu orthodoxe et très enlevée! Un grand Bravo!
Maison de Poupée est sans aucun doute la pièce de la saison, à la Colline, à Bobigny, à la Madeleine. Cette pièce d’Ibsen écrite en 1879 raconte l’histoire de Nora, mariée depuis huit ans à Torvald Helmer, un banquier avec lequel elle a eu trois enfants et qui la traite comme une petite fille. Lors de leur première année de mariage, suite à une maladie de son mari, le médecin annonce à Nora que le seul moyen de sauver ce dernier est de l’emmener faire un voyage en Italie, où le repos lui donnera guérison. Le voyage coûtant cher et Nora n’ayant pas les moyens, elle ne trouve d’autre recours que de faire en secret de son époux une inscription de faux en écriture publique
Daniel Véronèse propose une mise en scène simple, le décor réside dans un salon, une cuisine américaine et deux portes. Au sein de cet environnement classique le metteur en scène prouve qu’il n’est pas besoin de prouesse technique pour embarquer tout un public avec soi. Il faut dire que le voyage en Argentine commence tôt, à peine assis, alors que le public entre, on remarque vite que les deux comédiennes sont sur le plateau, chose classique dans la mise en scène contemporaine, sauf que là, elles n’attendent pas le noir, elles papotent comme si nous n’étions pas là provoquant très vite le rire de l’assemblée et son amitié.
Daniel Véronèse coupe le texte n’en gardant que l’hystérie et le machisme. Maria Figueras est une Nora enfantine, peste, qui coupe beaucoup la parole de son amie retrouvée Cristina ( Mara Bestelli), au rôle central dans l’intrigue . Mais celle qui parle le plus fort c’est le Docteur Rank joué par Ana Garibaldi. Véronèse choisi de transposer le rôle du médecin malade amoureux de Nora en une lesbienne imposante. L’affreux Helmer devient Jorge, ( Carlos Portaluppi) en personnage immonde, vieux jeu et qui finit par être violent dans une scène époustouflante où l’on craint pour la vie de Nora.
La pièce ainsi allégée retrouve toute sa crédibilité en 2010, le tour de force étant par des dialogues effervescents de créer un esprit cabaret fort plaisant et haletant. On est suspendu à l’agitation, tentant de saisir, plus que ce que les sous-titres nous livrent. Alors, on regrettera que ce coup de fouet ne dure pas quelques minutes de plus, on aurait adoré cotoyer un peu plus le personnage du docteur et celui de Krogstad, l’usurier qui fait chanter Nora.
El Desarrollo de la civilización venidera, d’après Une Maison de poupée de Henrik Ibsen (spectacle en espagnol surtitré, durée : 1h15) ; adaptation, mise en scène et scénographie de Daniel Veronese et Todos los grandes gobiernos han evitado el teatro intimo, d’après Hedda Gabler de Henrik Ibsen (spectacle en espagnol surtitré ; durée : 1h15) ; adaptation, mise en scène et scénographie de Daniel Veronese. Le 12 février 2010, à 20h30. Intégrales le 13 février 2010 à 20h30 et le 14 février à 15h30. Créations présentées dans le cadre du festival Le Standard Idéal, MC93, 1, boulevard Lénine, 93000 Bobigny. Réservations au 01 41 60 72 72 ou sur www.mc93.com.
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6 thoughts on “Une maison de poupée dépoussiérée”
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Amelie Blaustein Niddam
Beau panorama sur scene web, c’est vrai maison de poupée est La pièce de la saison!
http://www.sceneweb.fr/?p=420