Musique

Edward aux mains d’argent, la critique de Laurent Couson

18 October 2008 | PAR michael

edward aux mains d\'argent affiche theatre chateletAprès la critique de notre journaliste, et spécialiste cinéma, Loïc Barché, voici celle du compositeur et chef d’orchestre Laurent Couson.

On a pris l’habitude ces derniers temps, quand on va voir les créations du Châtelet, d’entrer dans une salle de Cinéma vivante autant que dans un théâtre. La programmation de Jean Luc Choplin semble résolument encore cette saison tournée vers l’adaptation des chefs-d’oeuvre du cinéma sur la scène. Après la laborieuse et ennuyeuse production de « La mouche », on ne pouvait attendre que mieux de l’adaptation “D’Edward aux mains d’argent”, le film de Tim Burton. On a tout de suite été rassuré quand on a vu que c’était Matthew Bourne qui se chargeait de l’affaire. En effet, le metteur en scène-chorégraphe, semble avoir inventé un nouveau genre : le Dansical, sorte de subtil mélange de narration pantomime et de ballet. Oui, avec Matthew Bourne, on est vraiment au cinéma. Il dirige ses danseurs comme des acteurs et on a rarement vu autant d’émotion dans les visages. Matthew Bourne est aussi un magicien de la mise en scène : chaque scène est limpide, claire, ordonnée et d’une propreté irréprochable tout en étant délicieusement désorganisée.

eward aux mains d\'argent affiche film

Finalement, le point faible de Matthew Bourne ne serait il pas un peu la chorégraphie ? Non, je regrette déjà ce que je viens d’écrire tant le pas de deux final est un des plus beaux moments chorégraphiques que j’ai vu ces dernières années. Mais on aimerait que les ensembles soient  plus virtuoses, plus techniques, peut être moins cinématographiques justement. On a parfois trop l’impression d’assister à un tournage hollywoodien, plutôt qu’à un ballet. On aimerait que Bob Fosse ou Jérôme Robbins aient pris en charge les tableaux de danse Jazz, genre où Bourne manque d’imagination, on s’ennuie même un peu sur le (trop long) tableau de l’arbre de Noël.

Les danseurs sont tous superbes, véritablement incarnés, le beau Matthew Malthouse (Edward) nous fait vite oublier Johnny Depp, et la jeune danseuse qui interprète Kim est irrésistible.

Le travail musical de Terry Davies est également exemplaire. C’est une véritable relecture du score d’Elfman qu’il propose : Nouveaux arrangements, orchestrations sublimes avec seulement 13 musiciens, qu’il intègre à ses propres morceaux avec un naturel déconcertant. Ces thèmes n’ont rien à envier au chef d’œuvre d’Elfman : son faux Boogie et son orgue Hammond répétitif est une petite merveille. Comme Bourne, Davies a su se réapproprier l’œuvre sans s’effacer derrière.

On sort du spectacle dans un tel état de bien être que l’on on ne peut que se poser cette question : Comment résister à Edward ?

Du 8 oct. au 2 nov., Théâtre du Châtelet, 1, place du Châtelet, 1er, 01-40-28-28-00, www.chatelet-theatre.com. (17,50-92,50 €).

Laurent Couson

Voir aussi : la critique de Grease par le même auteur.

Sortie DVD : Coffret John Huston
« Qui touche à mon corps je le tue », de Valentine Goby
michael

2 thoughts on “Edward aux mains d’argent, la critique de Laurent Couson”

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